Le programme RMQS a été réactivé cette année par l’unité INFOSOL de l’INRA Orléans. Il s’agit d’un réseau de surveillance des sols basé sur l’analyse de 2200 sites en France ; chaque site est distant de son voisin de 16km selon une maille carrée. Montagne, prairies, littoral, forêt tropicale, tout y passe, que l’accès soit possible ou non en voiture (ou en mule d’ailleurs). Il faut retrouver les placettes déjà échantillonnées il y a plus de 15 ans pour certaines d’entre elles, puis implanter une série de sondages tarière selon des modalités précises, ouvrir une fosse, échantillonner les sols, poser et localiser des balises etc. Plus d’infos sur https://www.gissol.fr/le-gis/programmes/rmqs-34.
Une partie de l’équipe INFOSOL devant le dispositif de prélèvement tarière, premier site de la semaine
L’équipe Sol Conseil – ASUP est de nouveau opérationnelle pour l’observation et l’échantillonnage d’une série de sites dispersés dans 2 régions : Ile de France, Auvergne – Rhône Alpes. L’opération de cette semaine consistait à implanter le dispositif dans 4 placettes : Moulins, Luneau, Gumières, Bourg en Bresse, beaucoup de transferts en perspectives et effectivement on a roulé quelques heures… Mais tout ne se passe jamais comme prévu !
Le premier jour, l’équipe INFOSOL vient nous prêter main forte et nous livrer une partie du matériel nécessaire, notamment un DGPS de course. On se retrouve sur place au petit matin, pour découvrir une parcelle difficilement accessible en voiture, tant il a plu les jours précédents ; pas grave, on est nombreux pour porter les pelles, bâches, tarières, jalons, seaux, eau déminéralisée, parapluie, notes, appareils photos, sous le regard indifférent de quelques vaches. Le dispositif de prélèvement à la tarière est implanté au centimètre près, la fosse est creusée ; les premiers échantillons composites sont prélevées. Puis, vient le temps de l’alimentation des estomacs. C’est aussi le temps pendant lequel il se met à pleuvoir. Et donc à remplir d’eau ce qui a été creusé. Et forcément à interdire de continuer les prélèvements. Et au final il faut tout reboucher pour revenir plus tard.
Le deuxième jour, la placette est plus accessible, le sol est frais mais non humide, le coin est tranquille… Nous avons quand même droit à un petit coup d’oeil de la maréchaussée, mais de loin. Cette journée roule sans problème, les jeunes exploitants sont très accueillants et nous passons un petit moment à discuter autour d’un café, en fin de journée.
Une terrasse ancienne, des prairies, des mares et une fosse
Le troisième jour, direction le Forez, un site à échantillonner en forêt. Jean Paul est inquiet avant d’arriver sur site et il a bien raison : une tempête est passée par là, la placette n’est plus qu’un fouillis de billes de bois, de broussailles, de framboisiers en train de pousser… mais surtout, la borne centrale, celle qui apporte le sésame pour trouver tout le reste du dispositif, cette borne est introuvable, il y a des piquets dans tous les coins ! Voilà bien quelque chose d’intelligent : implanter et laisser un piquet central comme point de repère au milieu de 350000 autres piquets. On en trouve bien un qui parait plus attirant, mais si l’on applique les distances et azimuts pour trouver les 2 autres qui matérialisent l’un des côté du dispositif de prélèvement, on se retouve en gros dans le chemin d’accès. C’est seulement à trois heures de l’après midi que l’on peut enfin commencer à échantillonner ; il picasse de temps en temps, rien n’est agréable aujourd’hui. Le travail se termine tard, encore trois heures de route pour rejoindre le prochain site.
Pour ce dernier jour, le coin est un peu moins bucolique : la parcelle jouxte la rocade de Bourg en Bresse, les voitures défilent. Mais le site est retrouvé illico, la fosse est creusée et deux tonnes de terre remuées plus tard, un magnifique rédoxisol est échantillonné et pris en photo. Avec une nouvelle opération pour ce RMQS 2 : le prélèvement de mottes pour déterminer la RU en labo.
Bilan de cette semaine : se méfier des sites forestiers…. !