Exemple d’un rapide diagnostic dans le Lot-et-Garonne, dans la vallée de la Lède vers Montagnac sur Lède. Petit matin, bruine, envie de bureau… Réveil brutal à la faveur d’un virage : un talus rouge vif sur fond d’herbe verte.
Je me réveille, attrape la carte géol qui mentionne la présence de Sables versicolores à lentilles argileuses du Lutétien (à l’Eocène supérieur), épandage détritique anciennement regroupé dans les faciès sidérolithiques, intercalés de minces bandes d’argiles kaolinitiques ; la formation est visiblement complètement ferralitisée, ou du moins cela en a l’allure… on se croirait en Afrique. C’est beau, j’en oublie de jeter un coup d’oeil au sol. Pas pour longtemps tout de même, on décide mon collègue et moi de prendre un peu de hauteur en prenant la RD417, ce qui nous permet de très bien observer le passage entre ces altérites et les molasses de l’Eocène supérieur.
Ben oui, la couleur n’est pas la même. Qui a prétendu que la cartographie pédologique c’était simple ? Pour une fois, je suis d’accord. Le chemin qui abrite la voiture procure une nouvelle série de réjouissances : le talus qui borde ce chemin permet d’observer la molasse ; celle-ci est en fait composée de divers faciès parmi lesquels des marnes calcaires à nodules et des sables à chenaux gréseux stratifiés. Les sols qui en résultent varient en l’espace de quelques dizaines de mètres : il s’agit de CALCOSOLS à RENDOSOLS de marnes à des RANKOSOLS de (sur ?) sables. Et là, sur ces quelques mètres, pas vraiment d’indicateur de surface, alors que dire en milieu agricole sans végétation naturelle !
Finalement, ce n’est pas si simple : je crée une UCS complexe ou j’essaie tant bien que mal de délimiter les différents faciès ? Ah, si tous les sols pouvaient être soit rouges, soit blancs…