Cette fois c’est le versant nord du Pibeste qui m’attend. Même géologie ou presque que le versant sud, mais couverture forestière quasi intégrale jusqu’aux crêtes ; une hêtraie à localement hêtraie sapinière d’une centaine d’années au maximum, tant elle a été exploitée pour le charbon : il en reste d’ailleurs de nombreux vestiges sous forme de « foyes » ou charbonnières disséminées un peu partout.
Le chemin est martiniquais : en bas, c’est le départ, en haut, ben c’est tout la haut et tout droit !
Comme d’habitude, repérage pendant la montée, casse croûte au sommet puis échantillonnage en redescendant.
La forêt est tout bonnement magnifique dans sa partie sommitale : les dalles de dolomie affleurent un peu partout et les hêtres s’y sont accrochés sans que l’on puisse clairement distinguer la partie végétale de la partie minérale. La mousse recouvre tout. Arrivé sur les estives d’Aoulhet, de nouveau tout seul au milieu des nuages qui glissent le long des versants ; point de chèvre hargneuse mais quelques chevaux et des brebis, plus curieuses qu’autre chose, mais sans plus. Les replats sous le pic de Larbastan sont troués de dolines, c’est d’ailleurs dans ce secteur que s’ouvre le Quéou, un des récents -500m du massif.
La descente me permet de trafiquer dans une charbonnière, à plat ventre dans les feuilles et les tiques. Longue discussion avec un agent de l’ONF en repérage des gypaètes. Les sols du versant sont globalement moins épais que prévu, mais il faudra aller vérifier ailleurs que ce schéma se répète bien.
Sommet du versant, limite supérieure de la forêt, hêtraie dans les dolomies affleurantes
Les estives sont constellées de dolines
Un sol typique du secteur, décarbonaté, avec des figures de décompressions de l’horizon de surface