Nouvelle série de fosses en Aveyron, Tarn et Garonne, Lot. Voilà quelques exemples de prospections racinaires dans des sols variés.
- Parcelle de luzerne + dactyle sur un CALCOSOL leptique de dolomie litée de l’Hettangien, de plateau (Aveyron).
Parcelle en travail simplifié sur 10cm d’épaisseur, peu d’intrants en dehors de fumier et de lisier. L’horizon LAca est soufflé, très poreux.
Légère déviation du pivot de la luzerne lié à la présence d’un cailloux de dolomie. Les racines secondaires foisonnent essentiellement dans l’horizon LAca, puis le pivot pénètre l’horizon Sca plus compact et moins poreux en diminuant les ramifications. Le pivot prospecte ensuite en surface de la dalle puis s’introduit entre les strates.
- Prairie permanente sur un RANKOSOL sablo-graveleux de granite à biotite (Aveyron).
L’épaisseur du sol varie légèrement dans la parcelle mais le volume réellement exploré par les racines est toujours plus important que ce qui peut être imaginé. Dans ce secteur, des racines fines s’insèrent dans les fissures du granite altéré et forment un mât racinaire très proche de celui obtenu en laboratoire dans les mini-rhizotrons (cultures en plaque mince). Dans cette fosse, des racines sont observées à plus de 70cm de profondeur, le faciès du granite étant relativement favorable.
- Parcelle de luzerne sur un FLUVIOSOL TYPIQUE d’alluvons récentes, de lit majeur du Lot
On distingue à partir de 90cm de profondeur plusieurs apports successifs de matériaux alluviaux (le rafraîchissement accentue volontairement les limites entre horizons). Deux galeries de bestioles à quatre pattes ponctuent la fosse.
Une longue racine de luzerne descend à plus de 2m de profondeur dans les horizons sableux. Elle est ici quasiment parallèle à une descente terrigène prospectée par de nombreuses racines fines et remplie d’un matériau de texture légèrement plus argileuse que la matrice et surtout nettement mieux structuré, visiblement formée d’un agglomérat de turricules de vers de terre ; il en traîne d’ailleurs sur la face opposée de la fosse : celui-ci, en plein passage d’étroiture, expérimente le noeud de chaise double pour équiper une tête de puits.
- Vieille prairie permanente (plus de 30ans) sur un RANKOSOL de grès du Trias, de sommet de colline
C’est ma fosse préférée du moment, mal photographiée comme d’habitude car les couleurs sont en réalité pétantes (shame on you).
En surface, ces coins de fracturation (si quelqu’un à une explication je suis preneur) forment souvent de longues bandes signalées en surface par des croissances végétales plus importantes. Sur la photo, on peut en observer deux. Les racines se multiplient dans ces volumes occupés en grande partie par une quantité très élevée de graviers anguleux. Je vous laisse imaginer l’usure des outils agricoles dans ce contexte. Par comparaison, à une centaine de mètres de la parcelle, une fosse ouverte dans le même contexte (le grès présente néanmoins un faciès différent), mais cette fois dans une prairie implantée sur une défriche de chataîgniers ; j’attends avec impatience les résultats d’analyses…