LUVISOLS et sols hydromorphes de la plaine de l’Adour

Trois sols qui présentent des horizons rédoxiques et/ou réductiques dans la plaine de l’Adour, rattachés aux LUVISOLS à NEOLUVISOLS et REDOXISOLS-REDUCTISOLS de limons sur grave alluviale

1 – Commune de Borderes sur l’Echez, terrasse Fx1. Les « sols jaunes » de la terrasse d’Ibos-Azereix-Ossun.

    barrere_001_mod  barrere_002_mod  Vue générale du solum : un placage limono-argileux à limono-argilo-sableux faiblement rédoxique surmonte des horizons de grave alluviale rédoxique ; la transition est brutale : variation de texture (La à LAS avec 25% d’argile au maximum -> argile sableuse à argile limono-sableuse), de couleur (du gris brun au brun ocre), de compacité (peu compact à très compact), de teneur en éléments grossiers (<2% EG à 40% EG, altérés, acides), d’hydromorphie.

   barrere_003_mod Détail de la transition : on distingue de nombreuses racines à l’interface (parcelle sous maïs). Cette transition s’accompagne en outre de nombreuses tâches d’oxydation étendues, de pellicules ferromanganiques en revêtement d’agrégats et d’éléments grossiers.

barrere_005_mod  La base de l’horizon LA(g)-LE(g) est marquée par une variation structurale (polyédrique émoussée fine à moyenne -> polyédrique fine émoussée à surstructure continue) et la présence de matières organiques enfouies peu décomposées (ici rafle en section transversale et tige de maïs). On observe aussi de très fines tâches d’oxydation peu contrastées et relativement diffuses.

 

barrere_007_mod   barrere_008_mod  Les horizons de grave présentent aussi une très forte hétérogénéité : grave IID-Go à matrice argilo-sableuse, rédoxique, très compacte, peu poreuse et peu perméable jusqu’à 160cm environ -> grave IIIDg à matrice sableuse à sablo-argileuse, 70% d’éléments grossiers altérés de plus faible dimension que ceux de la grave argileuse. Vers 180cm, on observe un magnifique horizon induré  (grepp) dans la grave sableuse IIIDg, rouille, d’environ 2cm d’épaisseur, constant sur tous les côtés de la fosse : cet horizon marque sans doute le niveau piézométrique haut d’une nappe. Plus en profondeur, la grave est humide.   

 

2- commune de Tostat : terrasse Fy1 de la plaine de l’Adour. Les « sols gris » de la plaine de l’Adour.

soussi_001_mod Vue générale du solum : la teneur en éléments grossiers est relativement élevée dès la surface, la couleur évolue dans la gamme des gris bruns. Vers 60cm de profondeur, les horizons se bariolent de gris clair et de rouille et des suintements apparaissent nettement vers 120cm de profondeur, liés ici à la proximité (5m environ) d’un canal pérenne peu profond.

  soussi_002_mod  soussi_003_mod Les signes d’engorgement temporaire se signalent entre 50cm et 90cm par une dominance des tâches d’oxydation, étendues, contrastées, parsemées de quelques tâches de réduction. A partir de 90cm de profondeur, le contexte réduit se généralise, la matrice est saturée, les suintements apparaissent légèrement plus bas : on est véritablement dans un horizon réductique.  En surface et dans l’horizon médian, les tâches d’oxydation sont peu nombreuses, très fines, peu contrastées.

soussi_005_mod Vers 110cm de profondeur, on observe des comblements d’argile saturée, grise, entre les éléments grossiers. L’ensemble est saturé mais néanmoins relativement poreux.

3- commune de Tostat : de nouveau la terrasse Fy1 de la plaine de l’Adour.

IMG_5927_mod Vue générale du solum : tout comme dans le cas du sol de la terrasse Fx1, un placage limoneux surmonte en fait les horizons de grave alluviale proprement dits : ceux ci n’apparaissent qu’à partir de 80cm de profondeur : la transition est brutale avec une variation texturale, structurale, de teneur en éléments grossiers et d’engorgement. Cette fois, par contre, les horizons limoneux sont caractérisés par une structure très peu affirmée, une porosité très fine très peu développée, un faciès très peu perméable : il en résulte de nombreuses contraintes vis à vis des écoulements hydriques verticaux, un drainage faible -> les horizons sont parsemés de tâches d’oxydation, de pellicules ferromanganiques, liés aux vides (chenaux de vers de terres par exemple), aux faces d’agrégats (peu nombreuses), aux racines mais aussi dans la matrice.

 

   IMG_5930_modL’horizon de surface n’apparait vraiment structuré qu’à la faveur du trajet des racines 

Tâches d’oxydation diffuses, structure continue à sous-structure polyédrique émoussée, horizon éluvial

    IMG_5887_mod  Un chenal de ver de terre coupé selon l’axe : on distingue le cortex rouille de sesquioxydes. Plus à droite, le long d’un autre vide, de nouveau un cortex rouille.

 

IMG_5929_mod A la base du premier horizon IID-Go, un horizon d’argile limoneuse dépourvu d’éléments grossiers se développe sur une trentaine de centimètres d’épaisseur. Cet horizon est très peu poreux, peu structuré, peu perméable et se comporte comme un plancher ; il en résulte un engorgement accusé de l’horizon sus-jacent, d’où le rattachement IID-Go de celui-ci. Sous cet horizon argileux rédoxique, la grave à éléments grossiers réapparait : elle présente une matrice sablo-limoneuse très nette et s’avère saturée d’eau : la perméabilité augmente de nouveau et des suintements nombreux apparaissent brutalement.

IMG_5931_mod Détail de la transition entre la grave IID-Go et l’horizon d’argile : frange rédoxique d’environ 1,5 cm d’épaisseur.

 

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