Dans la grande catégorie des sols difficiles à cartographier, les sols issus des flyschs tiennent le peloton de tête ; non pas du fait de leur caractéristiques physico-chimiques, mais par la variabilité de leur épaisseur et par la grande diversité de leur roche-mère.
Les photos ci-dessous en sont un exemple ; les profils observés sont situés à Lahitte es Angles, dans la Baronnie du même nom (formation regroupée sous le vocable de « Flysch noir » n7b-c1, albo-cénomanien indifférencié, localement bréchique).
Les deux premières photos correspondent à un sommet de colline, étroit, sous prairie naturelle. Le sol est un RANKOSOL de flysch. Le pendage de ce dernier, ici subvertical sud, et sa fragilité vis à vis de l’altération déterminent la capacité des racines à prospecter plus en profondeur, dans la fissuration, pour rechercher à la fois des milieux plus humides et des remplissages matriciels susceptibles d’améliorer le quotidien nutritif des espèces prairiales. On constate toutefois que l’horizon A de surface présente une structure grumeleuse, une porosité développée et une activité biologique relativement intense.
Dans le versant situé à l’aval topographique, le sol s’épaissit localement et devient un COLLUVIOSOL de colluvions pierreuses, désaturé, sur flysch. Les éléments grossiers sont orientés, la structuration est fortement affirmée, la porosité est forte et la capacité de drainage élevée, jusqu’au substrat. Les contraintes à l’enracinement sont liées essentiellement aux éléments grossiers, les horizons étant moyennement compacts à compacts, sans plus.
Le mode de répartition des sols dans le versant est déterminé par la morphologie de ce dernier et notamment par la succession des convexités-concavités ; délimiter les unités typologiques de sol nécessite une approche géomorphologique, le contenu étant déterminé par d’autres facteurs, notamment les caractéristiques de la roche-mère. La représentativité de ces deux types de sol au sein de l’ensemble des collines sur Flysch est cependant vaste.