Le Conseil départemental des Pyrénées-Atlantiques (CD64) vient de s’engager dans la préservation de 64 espèces « phares », endémiques de son territoire. Parmi ces espèce phares, une seule occupe le compartiment sol : ce sont les vers du genre Scherotheca.
Les Scherotheca sont des vers de terre parmi les plus longs du monde (Bouché, 1972). On les retrouve sur le piémont pyrénéen sur d’anciennes terrasses alluviales quaternaires. Ce géant du genre Scherotheca vivrait dans un sol particulier appelé le VERACRISOL (Arrouays, 1995; Girard & Baize, 2009). Ces vers de terre font partie des espèces animales qui contribuent à la fertilité physique, chimique et biologique des sols (Aira & Domínguez, 2014).
C’est pour répondre à l’enjeu de connaissance et de gestion des populations de Scherothecas que nous avons construit une équipe pluridisciplinaire regroupant des pédologues (ASUP, VIGISOL, Bordeaux Sciences Agro), des gestionnaires du milieu naturel (CEN-NA), des paysagistes (Territori) et des chercheurs du CNRS Montpellier.
Nos premiers travaux se sont focalisés sur le milieu de vie des Scherotheca et plus spécifiquement sur les VERACRISOLS. Il s’agit de vérifier l’hypothèse initiale d’après les travaux antérieurs qui établissent une relation étroite entre la répartition de ce type de sol dans le paysage du piémont pyrénéen (Rigou et al., 2020) et celle des populations de Scherotheca.
Les premiers résultats montrent : (1) une confusion entre les sols de landes à ajoncs dits « sols de touyas » et les vrais VERACRISOLS (2) que les agriculteurs gardent une mémoire de la présence de ces vers qualifiés de « géants » sans toutefois pouvoir en apprécier la persistance/existence réelle dans leurs parcelles, (3) un amalgame entre genre Scherotheca et espèces de grande taille, (4) l’existence d’autres types de sols dans lesquels la présence du Scherotheca a été identifiée, (5) que des populations de Scherotheca seraient bien présentes dans le piémont mais dans des situations pédologiques beaucoup plus hétérogènes que ce que nous avions imaginé initialement, et également sous des occupations du sol éloignées des critères de naturalité habituellement acceptés pour ces populations, (6) qu’un des points de fragilité/sensibilité à consolider s’avère être la taxonomie spécifique de ce genre Scherotheca.
Ce projet a fait l’objet d’une première publication sous forme d’un poster présenté aux 12ème symposium sur l’écologie des vers de terre à Rennes en 2022.
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