Le programme Micosylva s’est transposé au Portugal pour quelques jours. Voyage en traffic et, tant qu’à faire, dans la région de Mertola, c’est à dire plutôt au sud. La problématique est un peu différente, puisque l’on parle plus d’Ammanita ponderosa que de Boletus edulis, que l’on se situe dans un parc national avec des enjeux socio-économiques différents des nôtres et que les peuplements forestiers ont fait place à un paysage très ouvert, le Montado, sorte d’équilibre agropastoral : alternance de collines doucement ondulées et de vallons peu encaissés, parcellaire ouvert, parsemé de chênes verts et de chênes liège, de buissons de cistes, pâturé par des troupeaux de moutons ou semés de céréales et de lupin jaune, ce qui rapproche le paysage de certains espaces agroforestiers.
Les quelques éléments que j’ai pu glaner concernant la géologie mériteraient d’être précisés : le secteur étudié se localise dans la SPZ ou South Portugal Zone, plus particulièrement à la marge entre l’anticlinal dit de « Pulo de Lobo » et la « Pyrite Belt ». Les parcelles mycodémonstratives (Monte de Pias) se développent sur des formations de faciès type schistes, pélites et grauwackes amplement intercalés de passées quartzitiques et assimilées à des flysch ; l’ensemble est d’âge Frasnien, largement remodelé au cours de l’orogenèse varisque. Bref, des formations acides, relativement fragiles, de pendage très variable.
Les sols sont magnifiques : je les rattache dans un premier temps (avant analyses plus fines) à des FERSIALSOLS dont la variabilité est due essentiellement à l’épaisseur des horizons au dessus de la roche-mère ; le pôle extrême observé est un LITHOSOL, en sommet de collines. La morphologie semble être le principal indicateur de l’épaisseur des sols.
en milieu de versant… …en sommet de versant
Les solums observés sont localisés en milieu et sommet de pente de l’une des parcelles, dans ou hors des buissons de cistes et à distance des arbres.
Pisolithus tinctorius sous
Cistus monspeliensis (RANKOSOL)
Quant aux champignons, on attend les prochaines récoltes qui seront géoréférencées entre autres par le biais de l’inventaire pied à pied des arbres. Merci aux membres de l’ADPM pour leur accueil chaleureux et ces quelques jours de découvertes culinaires !